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                                         Belkacem n’aime pas le mérite, sauf celui des recteurs d’académie

 

                 Que pèse le sort d'une poignée d'étudiants face à 30 recteurs dont 25 d'entre eux ont été nommés par François Hollande depuis 2012 ?

 

 

Caroline Artus

Ancien chef d'entreprise http://www.bvoltaire.fr/carolineartus/belkacem-naime-pas-le-merite-sauf-celui-des-recteurs-dacademie,149366?utm_source=La+Gazette+de+Boulevard+Voltaire&utm_campaign=fe0e4ad6e9-RSS_EMAIL_CAMPAIGN&utm_medium=email&utm_term=0_71d6b02183-fe0e4ad6e9-30345961&mc_cid=fe0e4ad6e9&mc_eid=c195b33cc5

 

Rappelons-nous : en septembre 2014, Mme Belkacem disait voir dans la bourse au mérite – accordée aux étudiants sous critères sociaux et ayant obtenu mention TB au bac – un dispositif « moins efficace pour la réussite du plus grand nombre » : « argument massue » pour justifier sa suppression. Trois mois plus tard, son ministère augmente fabuleusement la prime de ses trente recteurs.

 

En effet, le 23 décembre 2014, un arrêté ministériel a porté « l’indemnité de responsabilité » – novlangue pour ne pas dire « méritocratie » – pour les recteurs d’académie à 25.620 euros contre 15.200 euros précédemment, soit une augmentation de… 68 %. Et encore ne s’agit-il que de la part fixe de la prime à laquelle a droit tout recteur. La part variable étant quant à elle maintenue, qui peut aller jusqu’à 45 % de cette somme, soit 37.140 euros. Part liée à la taille de l’académie plus qu’au mérite proprement dit, précisait, en 2011, Michel Barat dans un entretien à Corse Matin. En outre, selon des mouvements syndicaux, la même année, « la prime au mérite » accordée aux patrons d’académie servirait à inciter ces derniers à « faire le sale boulot », entendez par là supprimer des postes d’enseignants. Rien d’étonnant à cela quand le président Hollande, au cours de ses vœux, voit dans le tout numérique « un formidable outil de connaissances », dont il paraît même qu’il sera vecteur de « justice sociale »…

 

                   Lire aussi : Le monde gélatineux de Najat Vallaud-Belkacem

Comment légitimer pour les uns, aujourd’hui, une prodigieuse augmentation au motif du mérite, quand on justifiait, pour d’autres, sa suppression hier ? Pour l’entourage de Najat Belkacem, « ce n’est ni une fleur ni un cadeau » – on n’ose imaginer si tel était le cas –, il s’agirait seulement de rattraper « un énorme retard ». Les recteurs avaient été « oubliés » et il n’était « pas normal de devoir travailler plus, d’avoir davantage de responsabilités et de gagner moins ». N’aurait-on pas déjà entendu semblable assertion ? Pour un ministère de l’Éducation nationale de gôche, ayant fait cause nationale la lutte contre toutes les inégalités mais qui a supprimé les bourses au mérite, la mesure ne manque pas de piment.

 

Mieux : alors que les étudiants en colère ont saisi le Conseil d’État, bien que ce dernier n’ait pas encore statué sur le versement ou non des bourses en question que le gouvernement s’est cependant engagé à leur verser – et ce, quelle que soit la décision finale du Conseil lui-même -, les quelque 8.500 infortunés, au 15 décembre 2014, attendaient toujours les 1.800 euros annuels, renouvelables deux fois, habituellement accordés. 

 

Mais que valent quelques milliers d’étudiants issus en grande partie de la classe moyenne en comparaison de 30 recteurs d’académie, dont la désignation a lieu en Conseil des ministres, et la nomination finale par décret du président de la République en personne ? Que pèse le sort d’une poignée d’étudiants face à 30 recteurs dont 25 d’entre eux ont été nommés par François Hollande depuis 2012 ? Au fait, en quoi consiste le mérite, pour un recteur d’académie ?

 

Caroline Artus

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