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                                                                     Journaliste : témoin, oui ! Acteur, non !

 

Les médias à diffusion instantanée (TV, radios, Internet) doivent-ils parfois s’autocensurer plutôt que de se voir imposer une loi limitant leurs interventions en direct ? La question mérite d’être posée à l’aune des actions terroristes islamistes vécues, à la seconde, par des millions de téléspectateurs…

 

Lorsque l’on voit en direct à la télé des policiers partir de leur caserne, donc bien avant d’arriver sur la planque présumée de terroristes, ceux-ci regardant les chaînes d’information continue telles BFMTV et i>Télé vont comprendre que c’est pour eux ! Hormis pour un baroud « d’horreur », attendront-ils tranquillement l’arrivée des forces de l’ordre ?

 

Lorsque l’on voit en direct les images d’un cadreur/caméraman traversant le boulevard périphérique pour se retrouver à 30 ou 40 mètres de la prise d’otages porte de Vincennes, France 2, seule chaîne à le faire, s’en félicite : ce qui, professionnellement, est parfaitement compréhensible mais l’est moins d’un point de vue citoyen. Ce cadreur — au demeurant très courageux car pouvant être tué à tout instant en cas de fusillade —, en dévoilant la mise en place des policiers d’élite de la BRI remplaçant ceux du commissariat local, n’intervenait-il pas dans l’actualité en tant qu’acteur (émission en direct) plutôt que témoin (film diffusé plus tard) ? Ses images étaient primordiales pour le terroriste ! On comprend la colère des policiers se faisant filmer et lui criant, fous de rage : « Dégage ! Dégage ! » Passage coupé par la suite…

 

Une rencontre sportive, un meeting politique, un concert en direct… Quoi de mieux ! Mais pas pour un événement dramatique où la vie d’otages ou de policiers est en danger et, osons l’écrire, où un preneur d’otages — déjà « présumé » assassin d’une malheureuse jeune policière — peut sauver la sienne en s’enfuyant grâce aux infos fournies par une télé ou une radio ! Quelle serait, aujourd’hui, la position morale de telle présentatrice, tel responsable de chaîne, si le terroriste en voyant sur France 2 le déploiement policier avait décidé de tuer sur l’instant tous ses otages ?

 

Tous les médias pouvant diffuser instantanément une information devraient se réunir afin d’élaborer entre eux une charte de bonne conduite lors de tels événements. Sinon, les autorités politiques risquent de la leur imposer par la loi.

 

Témoin oui, acteur non : des télévisions ou des radios qui informent rapidement, c’est parfait pour 99 % des infos ! Mais lorsque leurs directs risquent de modifier le cours des événements — dans un sens positif ou négatif —, c’est passer de l’information à l’intervention, l’irruption, l’intrusion pour ne pas dire l’immixtion dans un fait qui, à cause de leur présence, va prendre une autre tournure. Surtout lorsque celle-ci peut tourner au drame… Personnellement, il m’est arrivé dans ma vie professionnelle de ne pas donner telle ou telle information parce qu’elle aurait mis en danger des vies humaines, entre autres lors de l’enlèvement d’un enfant. Je ne l’ai jamais regretté.

 

 

Jacques Martinez

Journaliste

Ancien chef d’édition à RTL (1967-2001)

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